Ça y est, on passe la frontière : bienvenue en Tchéquie !
D’un coup, les noms des villes deviennent imprononçables. Et comme si ce n’était pas assez, ils y ont collé des accents au-dessus, en dessous, à gauche, à droite… cédilles, circonflexes, aigus, graves : un vrai festival typographique.
Notre périple tchèque commence à Terezín. Une étape loin d’être joyeuse. Dès l’arrivée, on longe pendant plusieurs centaines de mètres des bâtiments à demi enterrés en briques, un immense cimetière… et on réalise avec effroi que nous sommes face à un ancien camp de concentration.
On ne le savait pas en venant — comme d’hab, on ne prévoit presque jamais notre itinéraire. On se laisse guider par le hasard et les conseils glanés sur la route.
La ville organise des visites : musées, mémoriaux, ghettos… L’atmosphère est aussi lourde que les murs qui encerclent les lieux. Après quelques minutes à déambuler, on n’a pas eu le courage de visiter l’intérieur. On a préféré reprendre la route, l’esprit un peu plombé.









Heureusement, à tout juste deux kilomètres, Litoměřice nous a offert une bouffée d’air : ruelles charmantes, façades colorées, cafés accueillants. Un petit bijou dans lequel on a adoré se perdre.













Le hasard frappe encore à Doksany : zéro touriste, un superbe monastère surgit au détour d’une route secondaire sur laquelle on s’était un peu égarés. Merci à notre Ginette pour ce coup de maître, faut avouer que ce satané GPS a de temps en temps des éclairs de génie.




Puis on arrive à… Prague.
Ah, Prague ! Trois nuits, deux jours, et… une foule monumentale digne du premier jour des soldes. Ruelles bondées, zéro endroit calme, même pour éternuer. Affolant. Mais il faut reconnaître qu’elle est splendide : ponts, tours, architecture mêlant gothique, baroque, Renaissance… On ne sait plus où donner de la rétine.
La ville est coupée en deux par le fleuve Vltava, reliée par plusieurs ponts, dont le plus célèbre : le Pont Charles.
D’un côté : le Château Pražský hrad, la cathédrale Saint-Guy (6 siècles de construction quand même !) et le quartier très vivant de Malá Strana.
De l’autre : la vieille ville Staré Město, la Tour Poudrière, l’Horloge astronomique médiévale (qui date de 1410 et fonctionne toujours), le quartier juif… bref, une carte postale à chaque pas. On a dû faire dix mille kilomètres en deux jours, j’exagère à peine!



























Pour camper avec Marcel, on a déniché un petit camping familial à 20 minutes en tram du centre : parfait. C’est aussi là qu’on a rencontré une famille de Français, en année sabbatique avec quatre enfants et un camping-car. Rien que pour ça, ils ont gagné notre admiration éternelle!
Mais il était temps de retrouver un peu de calme. On quitte donc Prague pour la Slovaquie, avec un dernier stop en Tchéquie, à Pelhřimov (essaie de le prononcer sans te déboîter la mâchoire). Charmante ville, place centrale bordée de façades pastel : encore une belle surprise 100% hasard.



Observations tchèques :
Ils mangent des glaces en toutes circonstances. Pluie, soleil, 8 h du matin… rien ne les arrête. PS: elles sont délicieuses, soit-dit en passant!
Propreté et civisme : irréprochables.
Les gens sont discrets, zéro jugement (même quand on porte des chaussettes de rando dans des sandales ou que le BG a déclaré la grève du rasoir depuis trois semaines).
Par contre… tout, absolument tout, est payant. Même les toilettes d’un parking paumé devant un monastère dont même le curé ne connaît pas le nom.