Dimanche 2 mars
Nuit quelque peu interrompue par l’arrivée impromptue d’une voiture à 2h du matin sur le parking ou nous nous sommes stationnés (on ne dort que d’une oreille et jamais sur nos 2 yeux…. euh, attends, non c’est le contraire….bref, on ne dort jamais très profondément quand on vit dans une boîte métallique sur 4 roues (heureusement que Marcel ne sait pas lire…), mais au final, y’avait pas de quoi s’affoler, ce n’était qu’un petit couple d’amoureux qui a probablement trouvé cet endroit parfaitement à leur goût pour se bécoter.)
Tôt le matin, notre bon destrier nous emmène en direction de Peniche et Nazaré, deux spots où les vagues sont aussi impressionnantes qu’imposantes et où l’océan semble défier tout sens de la logique.
Peniche, c’est un peu la version décontractée des deux.
La mer y est un chouïa plus calme, mais attention, ce n’est pas pour autant qu’on peut se la couler douce et baisser la garde en tournant le dos à l’océan…
Que nenni!
Ici, les surfeurs viennent se frotter à des vagues qui, quand elles veulent, savent comment secouer les tripes.
D’ailleurs, petite parenthèse du jour, la plage de Supertubos, à Peniche, accueillera la troisième étape du circuit principal de la World Surf League (WSL), entre le 15 et le 25 mars de cette année.






Et puis, il y a Nazaré qui est aussi indissociable du surf que Mamie Augustine l’est de son pastis bien tassé de 10h du matin, que la moule l’est à la frite, ou que la chaussette trouée l’est au gros orteil.
Là, c’est un autre monde…. vraiment un autre monde! Je dirais même une autre galaxie!
Des vagues si grandes que même Ginette, notre intrépide GPS, commence à paniquer et à faire un burn out.
Nazaré! Rhaaaah, Nazaré! Depuis ses 15 ans, la blondasse en rêvait, lorsqu’elle écumait les vagues en Guadeloupe (bon, ok, sur une planche de body avec des vaguelettes d’à peine 1 m mais elle s’imaginait en train de surfer ze wave et quand on y croit c’est que c’est arrivé pour de vrai, pas vrai?!), à feuilleter avec fascination les magazines de surf où défilaient les légendes comme Kelly Slater… Et aujourd’hui, elle y était!
La blondasse avait finalement réalisé un de ses rêves les plus chers, les bras écartés face à la rage de l’océan, de l’iode plein les narines et l’écume dans les cheveux, elle était à Praia do Norte, cette plage mythique où naissent les plus grosses vagues du monde, théâtre de la compétition annuelle qui réunit les meilleurs chargeurs de la planète, dans le cadre du circuit mondial des grosses vagues de la World Surf League (WSL).
Ici, les meilleurs surfeurs, la crème de la crème, viennent du monde entier, les yeux exhorbités d’adrénaline, la salive qui dégouline à la commissure des lèvres, la planche méga waxée sous le bras, prêts à défier l’apocalypse aqueuse.
De véritables gladiateurs modernes, prêts à affronter le monstre liquide vêtus d’une simple combinaison et d’un courage qui frôle la folie.
Et pendant ce temps, le BG et sa blondasse, tranquilles, imperturbables, observent tout ça tranquillement assis à côté de Marcel, avec un jus de pomme à la main et des lunettes de soleil, comme s’ils étaient en train de regarder un documentaire de David Attenborough!
Sur place : cinq jetskis, cinq surfeurs face à des montagnes liquides. Peu de monde à l’eau, mais une foule bien présente sur les falaises, hypnotisée par le spectacle.
Bref, Peniche et Nazaré, c’est un peu l’histoire du BG et de la blondasse, l’un ne va pas sans l’autre mais, parfois, il vaut mieux rester en spectateur, avec un regard admiratif, et laisser les pros se charger du reste.






Puis on quitte Nazaré, vent très froid, petit crachin digne de notre belle météo bretonne, Ginette nous indique la direction de plages plus au nord et Marcel, docile, s’exécute.
On passera encore trois jours à humer l’air marin entre Lagoa da Ervedeira, Pedrogão et Vieira de Leiria, arpentant d’immenses plages désertes, où seuls quelques pêcheurs et locaux, toujours chaleureux, vaquent à leurs diverses occupations. Ici, l’Atlantique continue son spectacle, roulant ses vagues avec la même force indomptable.




Mais il est temps pour nous de tourner la page des côtes battues par les vents et de plonger dans un Portugal plus intime, plus rural, là où les vallées se creusent et où les montagnes dévoilent un autre visage du pays, plus authentique et moins bercé par l’écume.
Et tandis que Ginette peaufine son itinéraire avec sérieux, Marcel, lui, se prépare à troquer l’air salin contre le parfum des forêts et des sentiers sinueux…