Après avoir perfectionné l’art du farniente pendant presque une semaine à El Hecho, il est grand temps de remettre les voiles. On secoue la poussière de nos semelles, on range la cafetière et on demande à Ginette de nous conduire jusqu’à Iznájar, un village qu’on nous a chaudement recommandé.
Dès notre arrivée, c’est un festival de blanc : des maisons éclatantes de chaux, des placettes entourées de pots en terre cuite peints de mille nuances de bleu (façon palette de peintre méditerranéen) et des géraniums qui en débordent. On s’engage dans des ruelles pavées, qui ont la bonne idée d’être en pente (pour rappeler aux cuisses qu’elles existent), et on grimpe. On râle un peu, parce que ça fait partie du folklore, mais une fois au sommet… Wow. Juste wow.









Là-haut trône le château d’Iznájar, une forteresse musulmane du 8ᵉ siècle qui, malgré son âge vénérable, tient encore fièrement debout. La vue est incroyable, le silence aussi – enfin, sauf quand le clocher décide de sonner midi avec un quart d’heure de retard (on sent que lui aussi profite du rythme andalou). On s’imprègne de l’atmosphère hors du temps, et on savoure.



Le coin nous plaît tellement qu’on décide d’y rester deux jours, histoire de profiter à fond de cette Andalousie pittoresque.








Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et Marcel nous emmène ensuite à Montefrío, un autre village perché qui ne fait pas les choses à moitié. National Geographic l’a carrément classé parmi les dix villages offrant les meilleures vues au monde. Pas mal, hein? Situé au nord-ouest de Grenade, il est dominé par l’église de la Villa, plantée sur un piton rocheux qui accueillait jadis une forteresse nasride.








Et entre ces merveilles blanches et bleues? Des oliviers. Des milliers. Que dis-je, des millions! L’Espagne étant le premier producteur mondial d’huile d’olive, on ne devrait pas être surpris… mais au bout de quelques heures à traverser cette mer verte, on commence à se demander si on n’est pas bloqués dans un bug de la matrice.
Prochaine étape : Grenade et son Alhambra, un rêve qu’on trimballe depuis une éternité. On a même réservé nos places, c’est dire si on est sérieux. En attendant, on dégote un spot de rêve pour passer la nuit, avec vue imprenable et silence absolu. Ce qui est logique, vu qu’on est quasiment au pied de la Sierra Nevada, à 800 mètres d’altitude, en plein mois de février. Il faut bien avouer qu’il fait un poil frisquet. On s’emmitoufle, on se glisse sous la couette et on laisse Marcel veiller sur nous, demain c’est destination Grenade!

