Après presque un mois dans le Finistère, il était temps de reprendre la route. Direction la Bretagne intérieure pour découvrir la fameuse Vallée des Saints, dont on nous avait tant parlé. Perchée sur une colline, elle abrite plus de 200 sculptures monumentales en granit rendant hommage aux figures légendaires bretonnes. L’endroit est bluffant : le savoir-faire des sculpteurs, la taille des œuvres et le cadre donnent un côté presque mystique.








Puis cap vers notre ancien fief pour revoir nos amis. Un vrai bonheur, le plaisir simple de se retrouver, de s’enlacer, d’échanger les dernières nouvelles… Ces moments-là donnent une saveur particulière au voyage.


Puis vient le moment de repartir vers la Normandie, avec son bocage verdoyant, ses vaches paisibles et ses fromages mythiques.


Mais surtout, la Normandie, c’est aussi l’histoire. Découvrir les plages du Débarquement – Omaha et Utah Beach – est un moment saisissant. Devant les mémoriaux et les cimetières où des milliers de croix parfaitement alignées s’étendent à perte de vue, le silence s’impose de lui-même. C’est seulement en étant sur place qu’on mesure réellement l’ampleur de l’horreur : plus de 160 000 soldats, alliés et allemands confondus, ont perdu la vie entre juin et août 1944 rien qu’en Normandie.






La route nous mène ensuite vers la Somme, à Villers-Bretonneux. Ce lieu résonne particulièrement fort pour nous : voir ces tombes de jeunes Australiens envoyés de l’autre côté du monde pour une guerre qui n’était même pas la leur nous bouleverse profondément.
En effet, nous sommes franco-australiens, et la blondasse a une mère allemande réfugiée et un père français. Difficile de ne pas penser que l’histoire aurait pu séparer des familles comme la sienne… mais au final, l’amour a pris le dessus. Ici, l’Histoire ne se lit pas, elle se ressent.










Après ces haltes lourdes d’émotion, changement radical d’ambiance en rejoignant le pays des Ch’tis ! On passe des fermes normandes à colombages aux villages en briques rouges et du doux camembert au célèbre maroilles, LE fromage du Nord. On avait entendu dire qu’il avait “du caractère”. Traduction : il pue comme un putois.
Et pour bien faire les choses, on s’arrête carrément dans le village qui porte son nom.
Trois jours passés dans une ferme du coin ont suffi à nous convaincre : sa réputation n’est pas usurpée.
Verdict ? Comment dire… l’odeur pique un peu les yeux… bon, disons-le clairement: il pue, il chlingue, il cocotte, il fouette, bref, il arrache les narines… Vraiment.
Et niveau goût ? On dira qu’on n’en fera pas notre petit-déj quotidien…
Autre spécialité locale : « l’tarte au chuc de ch’Nord » – comprenez la tarte au sucre.
Le concept ? Une pâte, du sucre, du beurre… et basta. Pas une once de fruit pour faire semblant que c’est healthy, non non, on est dans du lourd, du très lourd!
Résultat : un shoot de sucre qui te colle direct un diabète de compétition qui te fait vite regretter d’avoir accepté “juste une petite part” parce que même ça c’est trop!
Mais qu’importe, car si la « gastronomie » divise, les Ch’tis, eux, font l’unanimité : sympas, drôles et incroyablement accueillants.




Cap ensuite vers la Belgique. En chemin, on tombe par hasard sur le Fort de Charlemont à Givet. Ce colosse de pierre, construit en 1554, servit longtemps de centre d’entraînement commando (CEC) pour l’armée française. Le hasard fait bien les choses : sur place, nous croisons un ancien instructeur qui y a vécu quinze ans.
Il est visiblement revenu en pèlerinage dans son ancien camp.
Visiblement heureux de partager ses souvenirs, il nous raconte sa vie d’avant, les entraînements extrêmes, les histoires incroyables. Derrière ses anecdotes se devine aussi une certaine nostalgie et les traces indélébiles laissées par une expérience hors du commun. Certaines choses qu’il a vues, dit-il, ne s’imaginent même pas – et c’est peut-être mieux ainsi.






Et nous, après avoir traversé tout ça, on se dit que… finalement, partir en Belgique, c’est presque des vacances. Du moins, c’est ce qu’on croyait… Parce que si tu penses que la Belgique c’est juste un plat pays, des frites et de la bière, attends de voir ce qui nous attend de l’autre côté de la frontière!